Le Houlme d'hier à aujourd'hui, par Alain ALEXANDRE

Le Houlme appartient à un ensemble géographique bien délimité de la banlieue rouennaise : la vallée du Cailly.

Son histoire et son évolution économique sont étroitement liées à la rivière à l’industrialisation.

D’où vient son nom ? Le toponyme « Le Houlme » a une origine scandinave ; il a été apporté par les peuples venus du nord de l’Europe qui, aux IXe et Xe siècles, peuplèrent la Normandie. Le vieux norois « holmr » signifie îlot ; on le retrouve en danois moderne sous le vocable « holm » qui veut dire « île, prairie au bord de l’eau ». En Basse Normandie, dans le département de l’Orne, on trouve également l’appellation « Houlme ».

Au Moyen Age on signale l’existence d’un château-fort édifié à l’époque du Duché de Normandie ; le château de Robert Courte-Heuse est encore visible dans la seconde moitié du XIIIe siècle lorsque Eudes Rigaud, Archevêque de Rouen, peut voir au cours de ses visites pastorales « les puissantes tours et les hauts murs crénelés qui dominent de leur masse royale la vallée ».

Du XIIIe siècle jusqu’en 1789 la paroisse Saint-Martin du Homme dépend des Religieux de l’Abbaye de Saint-Ouen de Rouen ; ils en perçoivent les revenus tirés de l’agriculture, de l’élevage, des forêts et des moulins localisés sur le Cailly.

En 1664 on dénombre six fabriques de papier et plusieurs moulins « à bled ».

Les « Cahiers de Doléances » rédigés en 1789 nous apprennent que la paroisse compte alors 200 « feux » soit environ 850 personnes.

Au début du XIXe siècle les moulins sont remplacés par des manufactures et des usines qui fonctionnent grâce à l’énergie hydraulique. C’est l’industrie textile et plus particulièrement le travail du coton importé des Amériques ou d’Egypte qui va rythmer la vie de la population laborieuse de la vallée du Cailly : filatures, tissages, indienneries (tissus imprimés), teintureries, blanchisseries vont, pendant un siècle et demi (1820-1970) employer des générations de familles ouvrières. (hommes, femmes et enfants).

En août 1825 la commune est le théâtre d’une violente révolte des ouvriers fileurs qui se traduit par la mort d’un gendarme, des dizaines d’arrestations et la condamnation à mort d’un ouvrier.

La démographie traduit cette industrialisation de « la petite vallée de Manchester » : de 1000 habitants en 1806 la commune passe à 1404 en 1821 et à 2035 en 1846. A cette date une gare de chemin de fer est édifiée par des Anglais sur la ligne Rouen-Le Havre.

En 1855, 1013 personnes travaillent dans les usines cotonnières du Houlme.

C’est l’époque où la force hydraulique fait place à la machine à vapeur et au charbon utilisé comme source d’énergie.

Une nouvelle architecture industrielle, venue d’Angleterre, apparaît : ce sont de longs ateliers de briques, recouverts en « sheds » (toit en dents de scie) avec la haute cheminée qui domine le paysage manufacturier. Les usines portent le nom de leur patron : la filature Lemarchand, la filature Campard et De Gramont, les établissements Butler-Holliday, le tissage Quesnel, la Compagnie Rouennaise de Linoléum, (plus communément appelée « le Lino »). A proximité les industriels font construire des cités ouvrières.

Une nouvelle mairie est édifiée en 1889 entourée des écoles primaires de garçons et de filles, une nouvelle église est en construction (1891-1901), une gendarmerie en 1894.

En ce début de XXe siècle la population est de 2800 habitants. Plusieurs sociétés locales sont créées ; elles vont animer la cité : la Fanfare (musique), l’Avenir (gymnastique), l’Amicale des Anciens élèves (football), les Rapides du Houlme (colombophilie), le patronage paroissial.

Après la Seconde guerre mondiale, comme dans toutes les autres communes, un monument aux Morts est édifié place de la Mairie : il est l’œuvre du sculpteur Richard Dufour. Les noms de 121 jeunes Houlmois morts entre 1914 et 1918 y sont inscrits dans la pierre. D’autres noms y seront gravés en 1946 (victimes civiles, militaires, résistants) et en 1962 (militaires tués en Afrique du Nord).

Les années 1960 voient la fermeture des usines créant un véritable drame social : licenciements, chômage. Les bâtiments industriels sont réoccupés par de nouvelles entreprises : Renaux (tôlerie industrielle), Bras-Foucard (bonbons et confitures), SITAP (plastique), Manutube (tuyauterie, chaudronnerie).

La population houlmoise passe de 3224 habitants en 1954 à 4351 en 1982 : elle demeure dans les anciennes cités ouvrières (rue Gustave Delarue ou rue Edmond Lemarchand), dans les Habitations à Loyer Modéré (rue Victor Hugo ou rue du 8 Mai) ou dans les zones pavillonnaires (rue des Prairies, rue Pablo Picasso).

La commune, en cette fin de XXe et début de XXIe siècle, entreprend progressivement la construction de nouveaux équipements : sportifs, sociaux, scolaires, culturels, médicaux. Le « Bâtiment des Diesels », inauguré en novembre 2008, fait partie du patrimoine industriel communal comme le sont les anciennes cités ouvrières et les sentes proches de la rivière.

Confrontée aux crises économiques et sociales, aux souffrances causées par les conséquences des guerres, la population houlmoise a toujours fait face : d’Hier à Aujourd’hui.

 Alain ALEXANDRE

Rue de la république
Usine Campart et Grammont
Eglise
Manifestation de Gymnastique
Mairie
Banquet des seniors 1956
Place de la Mairie
Mairie - Monument aux morts
Mairie
Rue du Général de Gaulle année 20
Inauguration du monument aux morts
Rue du Général de Gaulle en face de la Mairie
Commerçants du Houlme
Le Cailly
Vue aérienne stade de foot - Eglise
Cité Butler
Château Rondeaux
le Cailly
Vue aérienne place de la mairie
vue aérienne
Hôtel de la gare
31-08-44 libération du Houlme Les Canadiens remontent la Vallée du Cailly
Rue de la Rougemare
Château Pellerin
Rue du Général de Gaulle années 40
Vue Aérienne rue Victor Hugo
Rue du Général de Gaulle années 70
Usine Campart et Grammont
Les Diesels
Usine Campart et Grammont
Usine Campart et Grammont
Usine Campart et Grammont
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